L’importance de la compassion dans l’Ashtanga : Pratiquer Ahimsa sur le tapis et en dehors.
La pratique de l’Ashtanga Yoga est exigeante, physiquement et mentalement. Elle demande de la persévérance, de la discipline et une profonde écoute de soi. Pourtant, dans ce cadre rigoureux, il peut être facile de tomber dans des schémas d’auto-jugement, de compétitivité, voire de surmenage. C’est ici qu’Ahimsa, la non-violence, devient une pratique primordiale pour éviter de nuire à notre corps et à notre esprit.
Écouter son corps : L’Ashtanga Yoga est une pratique dynamique qui sollicite l’ensemble du corps. Cependant, pratiquer Ahimsa signifie respecter les limites de son corps. Forcer une posture ou ignorer les signes de fatigue ou de douleur peut être une forme de violence envers soi-même. Appliquer Ahimsa sur le tapis, c’est accepter d’adapter la pratique à ses capacités du moment, de prendre du repos quand nécessaire, et de ne pas se comparer aux autres.
Cultiver une attitude bienveillante : Trop souvent, nous pouvons être nos pires critiques. Ahimsa, dans la pratique du yoga, implique de développer une attitude de bienveillance et de patience envers soi-même. Accepter que chaque jour sur le tapis est différent, que certaines postures viendront avec le temps, et que ce processus est en soi une forme de progrès, fait partie intégrante de la non-violence.
La respiration comme ancrage : Le souffle (pranayama) joue un rôle central dans l’Ashtanga. Utiliser la respiration pour calmer le mental et relâcher la tension physique est une manière directe de pratiquer Ahimsa. Lorsque le souffle devient irrégulier ou forcé, c’est souvent un signe de lutte intérieure. Pratiquer Ahimsa, c’est se reconnecter à une respiration fluide et apaisante, signe d’une pratique respectueuse de soi.
Ahimsa en dehors du tapis : Compassion envers les autres
La véritable pratique d’Ahimsa ne s’arrête pas à la porte du studio de yoga. Elle se reflète dans chaque interaction que nous avons avec les autres, dans nos relations personnelles et professionnelles, ainsi que dans notre manière d’aborder le monde. Voici quelques façons dont Ahimsa se manifeste dans la vie quotidienne.
Bienveillance dans les relations : Ahimsa nous invite à pratiquer la compassion non seulement envers les êtres vivants mais aussi envers ceux qui nous entourent, que ce soit dans notre cercle proche ou envers des inconnus. Cela signifie éviter les paroles blessantes, les jugements hâtifs, et les actions motivées par l’égoïsme. Il s’agit aussi d’apprendre à écouter l’autre avec une ouverture d’esprit et de cœur, même en cas de désaccord.
Gérer les conflits avec compassion : Le monde est rempli de conflits, grands et petits. Ahimsa ne signifie pas fuir ou éviter les conflits, mais aborder ces situations avec un esprit de compréhension et de non-agression. Réagir avec colère ou rancune renforce la violence. En pratiquant la non-violence, nous cherchons à trouver des solutions pacifiques et constructives, en tenant compte des émotions et des besoins des autres.
Élargir notre compassion aux autres formes de vie : Ahimsa, dans son sens le plus large, implique également de reconnaître la valeur de toute forme de vie. Cela peut se manifester par des choix éthiques dans notre alimentation, en étant attentif à l’impact de nos actions sur l’environnement, ou en contribuant au bien-être des autres à travers des actes de générosité et de soutien.
Ahimsa envers soi-même : L’importance de l’auto-compassion
Pratiquer Ahimsa signifie non seulement éviter de nuire aux autres, mais aussi prendre soin de soi avec la même compassion. Il est facile de tomber dans l’idée que pour être « bon » ou « parfait », nous devons nous sacrifier ou nous pousser au-delà de nos limites. Pourtant, cela peut conduire à une forme de violence subtile mais profonde envers nous-mêmes.
Se pardonner : La non-violence envers soi-même commence par la capacité de se pardonner. Que ce soit pour des erreurs passées ou pour les imperfections que nous percevons en nous-mêmes, Ahimsa nous apprend que la guérison et la croissance passent par l’acceptation et le pardon, plutôt que par l’autocritique.
Prendre soin de sa santé mentale et physique : La pratique de la non-violence inclut aussi le soin que nous apportons à notre corps et à notre esprit. Cela signifie reconnaître nos besoins, que ce soit pour du repos, de la solitude, ou du temps pour des activités qui nous nourrissent. Cela implique également de demander de l’aide quand nous en avons besoin et de ne pas nous isoler dans des moments de difficulté.
Conclusion
Ahimsa, en tant que principe fondamental de l’Ashtanga Yoga, nous enseigne que la véritable force réside dans la compassion et la bienveillance. Que ce soit sur le tapis, dans notre rapport à nous-mêmes, ou dans nos interactions avec le monde, la non-violence est une pratique quotidienne qui nous permet de cultiver une paix intérieure profonde et de contribuer à un environnement harmonieux. C’est un rappel constant que la transformation, tant personnelle que collective, commence par un cœur ouvert et une attitude de non-agression, envers toutes les formes de vie.